10
Décembre
2020
|
10:42
Europe/Amsterdam

La résistance aux antibiotiques

Temps de lecture : 3 minutes

La résistance aux antibiotiques peut avoir une incidence sur la santé des êtres humains du monde entier. Elle est actuellement un sujet prioritaire pour l’Organisation Mondiale de la Santé.

Conçus pour prévenir et traiter les infections bactériennes chez les êtres humains et les animaux, les antibiotiques sont facilement disponibles et mal utilisés. À cause de cela, certaines bactéries sont devenues résistantes aux médicaments conçus pour les tuer ou prévenir leur apparition. Ce phénomène est dû à une accélération du processus d’évolution, impliquant que les bactéries résistantes survivent et transmettent leurs capacités à contourner les antibiotiques.

Il est important de noter que ce sont les micro-organismes qui deviennent résistants à un antibiotique, et non pas la personne ou l’animal dans lequel ils vivent. Contrairement à d’autres médicaments, plus les antibiotiques sont utilisés, plus ils deviennent inefficaces.

Ce phénomène est un problème mondial. Aux États-Unis, quelque deux millions de personnes sont infectées par des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques et dans l’Union européenne, le coût de cette résistance pour les professionnels de santé est estimé à environ 1,5 milliard d’euros par an. 

Les antibiotiques peuvent-ils endommager les bonnes bactéries de notre organisme ?

Premièrement, toutes les bactéries ne sont pas mauvaises. Certaines bactéries vivent dans notre corps et créent des liens mutuellement bénéfiques. En fait, les bonnes bactéries, communément appelées probiotiques, aident le corps à fonctionner de manière efficace.

Le système digestif d’un être humain peut contenir plusieurs centaines d’espèces de « bonnes » bactéries, ce qui peut représenter au total jusqu’à 100 000 milliards d’organismes. Maintenant les « mauvaises » bactéries en faible nombre, les bonnes bactéries favorisent la digestion, décomposent les aliments complexes, entretiennent la santé intestinale, empêchent les infections et les inflammations et favorisent la santé immunitaire dans son ensemble.

Cependant, les recherches ont révélé que les antibiotiques pouvaient avoir l’effet inverse de celui escompté. Des études ont montré que certains antibiotiques pouvaient déséquilibrer et perturber l’écosystème intestinal1 et tuer les bonnes bactéries. L’impact est double : la prise d’antibiotiques peut rendre l’individu plus sujet à de futures infections ou aggraver une infection déjà déclarée.2

Une mauvaise utilisation continue des antibiotiques augmente la probabilité que les bactéries développent une résistance aux traitements avec la menace suivante : il se peut que les infections soient bien plus difficiles à traiter à l’avenir.

Manger sain pour réduire la résistance aux antibiotiques

Pour avoir un écosystème intestinal sain constitué de bonnes bactéries, qui sont indispensables pour de nombreux systèmes de notre organisme, une personne doit notamment avoir une bonne alimentation.

Une étude récente3 a révélé que l’alimentation avait un impact direct sur la richesse et la diversité des gènes résistants aux antibiotiques. L’étude a conclu que l’alimentation pouvait être un outil très pratique pour lutter contre la menace de résistance aux antibiotiques.

Il se pourrait que les aliments riches en probiotiques jouent également un rôle très important à ce niveau. On trouve ces bonnes bactéries dans divers aliments comme les yaourts, les fromages affinés et le miso, mais d’autres aliments sont maintenant enrichis en probiotiques vivants pour des bienfaits supplémentaires.

D’autres aliments, comme les bananes, l’ail et le vinaigre de cidre de pomme, appartiennent à la catégorie des « prébiotiques »4 car ils apportent les fibres alimentaires dont se nourrissent les bonnes bactéries.

Bien que les recherches portant sur les bénéfices et les risques des probiotiques n’en soient qu’à leur début, une étude systématique récente a révélé que les enfants qui prenaient quotidiennement des probiotiques en complément alimentaire avaient 29 % de chances en moins de se voir prescrire des antibiotiques à l’avenir.

Si cela est confirmé par d’autres études, les probiotiques et les changements opérés au niveau de l’alimentation pourraient contribuer à réduire l’utilisation d’antibiotiques et donc la résistance aux antibiotiques.

  1. NCBI: Disruption of the Gut Ecosystem by Antibiotics []
  2. Science Daily: Antibiotics destroy good bacteria and worsen oral infection []
  3. Gut Microbiota For Health: Diet could help fight the problem of antibiotic resistance []
  4. Healthline: The 19 best prebiotic foods you should eat []

Autres sujets bien-être