09
Janvier
2024
|
09:45
Europe/Amsterdam

Altruisme et bonheur

Temps de lecture : 3 minutes

Aider les autres et le lien qui existe entre altruisme et bonheur

Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’était l’altruisme ? L’altruisme, c’est le principe et la pratique morale qui consistent à se préoccuper du bonheur d’autres êtres humains ou animaux. Il offre une qualité de vie à la fois matérielle et spirituelle. On peut le résumer ainsi : en prenant soin des autres, vous favorisez votre propre bien-être.

Il existe un proverbe chinois qui dit : « Si vous voulez être heureux pendant une heure, faites une sieste. Si vous voulez être heureux pendant une journée, allez à la pêche. Si vous voulez être heureux pendant une année, héritez d’une fortune. Si vous voulez être heureux pendant toute une vie, aidez quelqu’un. » Cela explique parfaitement la notion d’altruisme : trouver le bonheur en aidant les autres.

Le lien scientifique entre altruisme et bonheur

Les scientifiques ont validé l’idée que l’altruisme et le bonheur étaient directement liés l’un à l’autre. L’altruisme, qui s’exprime à travers la compassion, l’empathie, l’obligeance et la volonté de prendre soin des autres, a une incidence sur notre bien-être, notre santé et notre espérance de vie. En faisant preuve de compassion, tant sur le plan émotionnel qu’à travers notre comportement, nous agissons pour notre propre bien, tant que nous ne sommes pas submergés par l’aide que nous apportons aux autres.1

Des chercheurs ont évalué un groupe de personnes sujettes à des événements stressants pendant une période d’un an, puis ont déterminé si elles avaient apporté une aide concrète à des amis ou à des membres de leur famille. Ils ont conclu que les personnes qui avaient donné de leur temps et employé leurs talents afin d’aider les autres avaient nettement moins de chance de décéder au cours de l’étude.2

Comment mener une vie altruiste peut engendrer ces bénéfices ?

Plusieurs facteurs peuvent jouer. Pour commencer, le sentiment de satisfaction que l’on éprouve souvent après avoir aidé quelqu’un dans le besoin est causé par l’endorphine, et sans doute également par les endocannabinoïdes. Ce sont les mêmes substances chimiques du bien-être que celles libérées par notre corps pendant l’effort pour nous récompenser d’avoir pris soin de nous-même (ou, dans ce cas, des autres).

Aider les autres nous rappelle souvent que nous devons être reconnaissant pour ce que nous avons. À une époque où nous cherchons à acquérir toujours plus de biens et où nous comparons constamment ce que nous possédons avec ce qu’ont les autres, cultiver la gratitude peut être extrêmement enrichissant. Cela nous aide à nous détacher de nos désirs et à vivre plus librement l’instant présent avec ce que nous avons, et surtout à en tirer de la satisfaction !

Aider les autres nous fait oublier nos propres problèmes

Se concentrer sur le bien que nous procurons à quelqu’un d’autre peut briser les cycles de pensées négatives et atténuer nos propres inquiétudes. Des études ont démontré que des personnes souffrant de pathologies étaient parvenues à réduire leurs propres soucis et handicaps en conseillant d’autres personnes sur les mêmes maladies.3

Le bonheur que nous ressentons à mener une vie basée sur la compassion et l’aide à son prochain est une sorte de bonheur très spécifique. Des recherches révolutionnaires réalisées par l’UCLA et l’Université de Caroline du Nord ont corroboré cette hypothèse. Des scientifiques ont étudié le lien entre bonheur et inflammation, qui serait supposément à l’origine du cancer et d’autres maladies chroniques non infectieuses. L’inflammation est souvent plus importante chez les personnes qui subissent de hauts niveaux de stress. Étant donné que le stress et l’inflammation sont liés, on pourrait imaginer que ceux qui disent vivre une vie « heureuse » sont moins sujets à l’inflammation. C’est faux !

Étonnamment, les chercheurs ont constaté que si le bonheur ressenti par une personne est le fruit d’une vie de plaisir (aussi appelé « bonheur hédoniste »), l’inflammation chez cette personne n’en reste pas moins élevée. A contrario, lorsque le bonheur résulte d’une vie altruiste (également appelé « bonheur eudémonique »), les niveaux d’inflammation enregistrés étaient faibles.4

Être altruiste sans se sentir coupable

Il est parfois bon de rappeler qu’on a le droit de ressentir de la satisfaction à aider les autres, au lieu de penser qu’on ne le fait que pour des raisons égoïstes. Vous faites une différence dans la vie de quelqu’un. C’est merveilleux, et vous devriez vous autoriser à accueillir ce sentiment sans culpabiliser.

Les bienfaits de l’altruisme et le bonheur vont de pair. Ils vous aideront tous deux à enrichir votre vie d’expériences et de sentiments merveilleux et positifs.

D’après les recherches, nous naissons avec un désir inné d’aider les autres. Écoutez-le ! Les scientifiques de l’Université de la Colombie-Britannique ont découvert que les enfants, dès l’âge de deux ans, profitaient des bienfaits de l’altruisme. Lorsqu’on leur a demandé de donner des friandises à d’autres bambins, ceux qui ont donné la friandise ont ressenti une sensation de bonheur plus importante que ceux qui l’ont reçue.5

C’est la preuve que nous sommes faits pour nous rendre utiles, et qu’il n’y a rien de mal à en tirer du plaisir. N’oubliez pas que vous êtes quelqu’un de bien et que vous n’aidez pas les autres par égoïsme. Mais le bonheur lié à la réalisation d’une bonne action est un petit plus !

  1. Post SG. Altruism, happiness, and health: it’s good to be good. Int J Behav Med. 2005;12(2):66-77. []
  2. Poulin, Michael J. et al. Giving to Others and the Association Between Stress and Mortality. American Journal of Public Health 103.9 (2013): 1649–1655. []
  3. Carter, Sherrie Bourg. Helper’s High: The Benefits (and Risks) of Altruism. Psychology Today. Sussex Publishers, 04 Sept. 2014. Web. 13 July 2017. []
  4. Fredrickson, Barbara L. et al. A Functional Genomic Perspective on Human Well-Being. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 110.33 (2013): 13684–13689. PMC. Web. 13 Aug. 2017. []
  5. Aknin LB, Hamlin JK, Dunn EW. Giving Leads to Happiness in Young Children. PLOS ONE 7(6): e39211. []

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